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Description
Le tapir terrestre est le plus gros mammifère d’Amérique du Sud. Appartenant à l’ordre des Périssodactyles, il est apparenté aux Equidés (chevaux) et aux Rhinocérotidés (rhinocéros). D’allure massive, il atteint presque la taille d’un petit poney.
Son poil ras, de couleur brune, ne couvre pas tout le corps et laisse apparaître la peau grise. Chez le jeune, le poil est brun-roux avec des stries et des points blancs. Le tapir terrestre se distingue des autres espèces de tapirs par l’implantation d’une crinière partant du front et s’étirant jusqu’entre les omoplates.

Le tapir possède une grande aire de distribution en Amérique du Sud. On le trouve aussi bien au Nord en Colombie, qu’à l’Est dans les Andes, et partout dans la partie intertropicale du sous-continent sud-américain.
Ses habitats sont variés. Il est présent dans les forêts tropicales humides, fréquente de vastes zones ouvertes et marécageuses et de façon saisonnière, on peut le trouver dans des habitats secs comme au Paraguay et le Chaco en Bolivie.

De mœurs solitaires et discrètes, le tapir se cache souvent en journée. La nuit venue, il parcourt la forêt en quête de nourriture. La taille de son domaine vital est de l’ordre d’une dizaine de kilomètres carrés.
La présence d’eau est indispensable au tapir : il s’y rafraîchit et s’y débarrasse de ses parasites. Il n’hésite pas à plonger pour fuir ses rares prédateurs. Le tapir trahit sa présence sur les berges par ses nombreuses déjections et ses profondes empreintes figées dans la boue. Les doigts laissent des traces caractéristiques, en forme de trèfle.

Un développement lent
Tous les deux ans, une femelle donne naissance à un seul petit qui pèse 5 à 6 kg. Celui-ci possède des taches blanches caractéristiques qu’il perdra vers 8 mois, sera sevré à l’âge de 10 mois, atteindra sa taille adulte à 18 mois et sera mature sexuellement vers 3 ou 4 ans. Ce mode reproduction compte parmi les plus lents des mammifères de la forêt guyanaise et le rend particulièrement vulnérable à la pression de chasse.

Une espèce clé
L’écologie et la biologie du tapir en font une espèce d’intérêt majeur pour les programmes de conservation. Le tapir est tout d’abord une espèce-clé : il consomme des graines qu’il dissémine ensuite par ses déjections et surtout, de par sa corpulence, il contribue largement à l’éclaircissement des sous-bois. Les anglo-saxons lui ont d’ailleurs donné le surnom de forest gardener (jardinier des forêts). La raréfaction du tapir a donc des conséquences sur la diversité et la structure même des forêts.

Perte des habitats et chasse, principales menaces
À l’échelle de l’Amérique du Sud, la déforestation constitue la menace principale pour la survie de l’espèce. On estime que sur 40 % de son aire de distribution, le tapir a une probabilité de survie faible.
En Guyane, la perte des habitats est limitée, mais à la différence des autres pays, l’espèce n’est pas protégée : la chasse représente donc un problème majeur. Bien souvent, les prélèvements dépassent les seuils maximaux recommandés pour ne pas mettre en péril la survie de l’espèce, faisant de la chasse au tapir une activité non durable.