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Les loutres de Guyane






Le plus gros mustélidé de Guyane

La loutre géante d’Amazonie (Pteronura brasiliensis), également appelée loutre du Brésil (Pteronura brasiliensis) est le plus gros représentant des Mustélidés de Guyane. La loutre géante peut atteindre 1,80 mètres de long (avec la queue) pour un poids de 30 kg. Elle porte un pelage brun foncé très court et luisant. Hormis sa grande taille, un critère permet de la reconnaître facilement : l’animal possède des tâches claires (blanc-crème) réparties depuis la lèvre inférieure jusqu’à la gorge. Les dessins formés par ces tâches sont propres à chaque individu. Le cou de la loutre géante est long. Sa tête, terminée par un museau arrondi est relativement petite par rapport au reste du corps. Elle surmontée de 2 petites oreilles arrondies elles aussi. Les moustaches et les sourcils (vibrisses) sont particulièrement développés.
Bien qu'elle puisse être à l'aise sur la terre ferme, la loutre géante est un mammifère évoluant dans l'eau, comme en témoignent ses pattes palmées. On la retrouve ainsi dans les marais et les rivières des forêts tropicales d'Amérique du sud.

Une vie de famille

Les loutres géantes vivent en groupes familiaux composés de 2 à 8 individus (parents plus jeunes des années précédentes). Chaque année, la femelle donne le jour à plusieurs loutrons (1 à 4), mais généralement, ils ne sont pas plus de 2 à survivre.
Les loutrons sont élevés dans un terrier appelé "catiche".
Quand une loutre géante atteint la maturité sexuelle, vers 2 ou 3 ans, elle quitte progressivement son groupe et part en quête d'un territoire et d'un conjoint.

Une grande consommatrice de poissons

Piscivores, les loutres géantes consomment chaque jour une quantité de poissons équivalente à 10% de leur poids. Avec une vue et une morphologie adaptée à la chasse sous-marines, ce sont de redoutables pêcheuses.
Lorsqu'elles ne pêchent pas, elles passe le reste de leur temps à marquer leur territoire, jouer et se reposer.


Une espèce menacée

Largement chassée au cours du siècle dernier pour sa fourrure, la loutre géante était au bord de l'extinction à l'aube des années 1970. Le chiffre de 20 000 à 40 000 peaux exportées du Brésil dans les années 1960 a été avancé.
L'espèce a disparu d'Argentine et d'Uruguay et se raréfie en Equateur, au Pérou, en Bolivie et au Paraguay. Les populations viables ne se trouvent plus que sur la partie amazonienne du Pérou et du Brésil ainsi que sur le Plateau des Guyanes.

Aujourd'hui protégée dans tous les pays d'Amérique du sud, la chasse n'est plus une menace. Mais, des menaces importantes persistent : la destruction de ses habitas, la pêche intensive et la pollution des cours d'eau par l'orpaillage sont aujourd'hui les principales causes de disparition des loutres.






La loutre néotropicale (Lontra longicaudis) est la plus petite des deux espèces de loutres guyanaises. Elle mesure 1,10 m (avec la queue) et pèse une dizaine de kilos. Son pelage sur le dos et les flancs est brun, court et dense. Son ventre et sa gorge sont beaucoup plus clairs. Elle ne possède pas de tâche sur la gorge, contrairement à la loutre géante. Comme sa grande cousine, elle possède des pieds palmés adaptés à sa vie semi-aquatique. Elle se nourrit essentiellement de poissons et d'invertébrés aquatiques.

La loutre néotropicale est souvent solitaire, bien qu'on puisse croiser des couples avec des loutrons. La femelle a des portées de 1 à 4 petits qui sont élevés dans une catiche (terrier).

Comme la loutre géante, l'espèce est extrêmement sensible à la perturbation de ses habitats. Déforestation et pollution des cours d'eau sont aujourd'hui les principales menaces pesant sur la loutre néotropicale. Elle intégralement protégée en Guyane par arrêté ministériel.